01/12/2015
ATTENTION!!!! ANNULE!!! Samedi 16 avril 2016... du théâtre et encore du théâtre avec Marcel Jouannaud alias Jouannaud Marcel qui vient nous dire du Céline, du Tchekhov et aussi du Jouannaud...
ATTENTION!!! ANNULE!!!! ATTENTION!!! ANNULE!!!
Donc Céline No Pasaran, encore cette fois-ci, pour des raisons indépendantes de votre volonté et de la notre aussi...
N'est pas maudit à ce point là qui veut!!
Au plaisir en tout cas.
En pleine veine théâtrale à l'autre rive en ce mois d'avril 2016 avec des diseurs qui viennent nous dire, et de quelle manière, ce que dire veut dire...
Après Sophie Hoarau qui nous a bien secoués samedi dernier avec son "Stabat Mater furiosa" à sa sauce (on va s'en souvenir et du texte et de sa façon) voici un autre diseur qui se profile à l'horizon avec une soirée dont on devrait également se souvenir ce samedi 16 avril 2016 à partir de 18h30.
D'abord pour les textes... deux parties à ce spectacle avec un démarrage en trombe sur les mots de Louis Ferdinand Céline et son voyage au bout de la nuit....2 chapitres d'un coup de semonce.. Autour de la grande guerre, de l'horreur fondatrice comme point d'ancrage de cette longue nuit qui s'annonçait alors...... le début quoi... l'envie, peut-être, ensuite de poursuivre de son côté cette route là..
".......Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !... -
T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre... On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger... Pour des riens, il vous étrangle... C'est pas une vie...
- Il y a l'amour, Bardamu !
- Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds......."
Et puis après un court entracte histoire de reprendre son souffle, donc de fumer parce que faut ce qu'il faut et de boire un coup... Marcel reprend avec son accordéon en bandoulière, il nous fera tout simplement du Jouannaud (pas mal non plus le Jouannaud à l'accordéon). Et rien que ça, ça vaut le détour, sauf que ça s'ra pas fini...
Le Marcel, bien chaud comme il sera alors, dans la foulée, il va nous achever avec une nouvelle d'Anton Tchekhov, "Le numéro gagnant" ça s'appelle, qu'il nous lira. Une sale affaire au fond... Une histoire de billet de loterie et de grands rêves fracassés... C'est drôlement pas drôle... C'est du Tchekhov!!!
Vous dire si on ne se refuse rien ce soir là... et il n'y a pas de raison d'ailleurs.
Mais j'en vois déjà qui font la grimace sur le Louis Ferdinand... ce salaud... cette ordure..comment peut on ??? Je dis ça parce qu'on me l'a déjà fait et à Marcel aussi...
Si l'itinéraire du bonhomme, pose en effet, problème, avec, entre autres choses et pas seulement, ses pamphlets antisémites qui sont tout bonnement abjects, n'empêche qu'on ne peut pas nier qu'il y aussi chez Céline, bien d'autres choses et pas des banales.... C'est qu'il a, à grands coups de stylos plumes, mis la langue française en lambeaux et dynamité l'écriture pour son plus grand bien, rien de moins.... Il y avait avant et puis il y a eu, que ça nous plaise ou non, après Céline.... et se contenter de renvoyer d'un revers de main au poteau d'exécution ses écrits magnifiques que sont, entre autres et au hasard, Le voyage au bout de la nuit ou Mort à crédit sans même (ce qui est trop souvent le cas) les avoir lus c'est justement de ça dont il nous parlait le Louis Ferdinand, de ce mépris de l'autre, des suffisances de biens-disant drapés dans leurs dignités outragées, de nos boursouflures de nantis....Moi je dis qu'au contraire, il faut bien le relire le Céline et le replacer dans son contexte et aussi dans le notre aujourd'hui.. Moi, en tout cas, c'est un des écrivains qui m'a fichu une sacrée claque et qui a fait que je suis là, en ce moment à vous embêter avec ma prose, mes propositions de spectacles et mon petit café-librairie en bandoulière.
C'est comme qui dirait, histoire d'équilibrer les choses, comme si on disait d'Aragon qu'il n'était qu'un salaud de stalinien (ce qu'il était aussi) en oubliant toutefois qu'il reste un de nos plus grands poètes (je peux vous le dire, je l'ai lu).... la grimace vous dis-je.
Ceci étant dit, je vous invite donc à venir écouter Marcel Jouannaud, qui sait faire ça très bien, nous balader ce soir là au rythme de ses paroles et de ses notes le long des lignes de ces grands textes... On ira pas au bout de la nuit en fait.... ça commence à 18h30 (à l'heure de l'apéro) et ça se termine aux alentours de 21h00 (à l'heure du repas... repères de café-librairies) pause compris....
Possibilité aussi pour ceux et celles dont Louis Ferdinand n'est pas la tasse de thé d'assister à la seconde heure à partir de 20h00... (demi tarif)
ça coutera 6 euros pour le tout (la moitié pour la moitié).
Il faut simplement nous dire si ça vous dit en appelant le 0298997258 ou en nous envoyant un mail.
Je laisse maintenant un bout de parole à Marcel, quand même:
"On raconte qu’Homère allait de village en village et qu’il était aveugle. Moi aussi, je raconte des histoires et parfois je joue un peu de musique.
Là, ce sont celles des deux premiers chapitres du Voyage au bout de la nuit que je vous propose.
Ferdinand Bardamu est au cœur de l’événement fondateur de notre société dite moderne : la grande guerre. On n’a pas trouvé mieux. Et avec le style qui fait de Céline cet écrivain unique, dans ce conte monstrueux et désopilant, on n’a pas fait mieux non plus pour dire ce que c’est, la guerre. On oublie tellement vite… Ou bien c’est celle des autres, là-bas…
Pour cela et pour l’évidente oralité de son récit avec laquelle, il faut le reconnaître, l’interprétation est jouissive, Céline est un nouvel Homère"
Plus d'infos sur ce spectacle en cliquant sur le lien suivant http://www.marceljouannaud.fr/
Extrait de son site
".....Avec l’ami Kerfi, je fais une longue incursion dans le burlesque… Huit ans de compagnonnage et un voyage dans le Caucase qui va tout faire basculer. Guerre.Tchétchénie. Clandestins. Réfugiés. Au retour, je ne réussis pas à dire, à témoigner, à écrire. Alors je me raccroche à ces auteurs, compagnons de toujours : Baudelaire, Rimbaud, Perros… Les mots des autres me réparent, me rabibochent.
Tant pis tant mieux. Je relis Voyage au bout de la nuit. Tragédie et comédie intimement mêlées, à chaque phrase. Je m’en imprègne, du Voyage, me le coltine au plus près, l’apprend, le dit, le joue. Il me triture, me transforme. Me voilà d’époque. Et de toutes les époques. Mais la boîte à boutons n’est jamais loin. Accordéon. Compagne retrouvée, amour de jeunesse qui a su amortir tant de chutes. Valse ! Valse mon gars ! Valse ! Je ne tombe plus. Vous et moi, c’est le tourbillon des mots et des notes qui nous tient debout."
13:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
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