11/11/2014
Libres en littérature: Ces droits qui nous échappent.. Samedi 15 novembre 2014 où il sera question de colonisation: rencontre avec Chantal Spitz à partir de 17h00
Citoyens, citoyennes ces droits qui nous échappent
Manifestation littéraire !
dans les Cafés-librairies de Bretagne
Du 11 octobre au 19 novembre 2014
Dans son premier article, la constitution française du 4 octobre 1958 rappelle que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales ».
La loi renvoie aux droits et aux devoirs de tout citoyen et citoyenne. Face aux questionnements profonds qui agitent notre démocratie, les libraires des Cafés-librairies de Bretagne offrent la parole à des écrivains, philosophes, poètes et cinéastes. Leurs oeuvres nous invitent à discuter de ce rapport du Citoyen au droit, de la nécessité de se réapproprier l'espace public, de la responsabilité de tous dans la construction d'un vivre-ensemble en pleine liberté, égalité, fraternité.
Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
Rencontre avec Chantal Spitz
L'Autre Rive - Berrien (29) Samedi 15 novembre à partir de 17h00
Chantal Spitz, écrivaine tahitienne, s'insurge depuis des années contre la colonisation, avec ses écrits singuliers. Trois romans, L'ile des rêves écrasés, Hombo et Elles, un essai insolent. Oeuvres tendres et féroces à découvrir aux éditions Au Vent des îles.
Cette écrivaine porte aussi un regard sur toute la littérature océanienne, qu'elle viendra nous offrir à cette occasion : Fidji, Australie, Nouvelle-Zélande, Samoa, Nouvelle-Calédonie.... un magnifique bouquet de plumes trop peu connues de ce côté-ci de la planète... et pourtant!
La rencontre sera tressée de lectures de ces auteurs océaniens et suivie d'un apéro-palabre vers 19h00 ouvert à toutes vos questions . En complicité avec l'Association Rhizomes en la personne de Caroline Troin (de Douarnenez quoi!).
L'occasion d'entendre autre chose sur ce monde fantasmé des Iles sous le vent (et parlez lui de Mururoa tiens, pendant que vous y êtes... et pourquoi pas des vahinés.. Et puis tiens, au hasard... Gauguin... Gauguin!!! ... non pas les sujets qui fâchent!! Si!!!)
Mais d'abord, qui est cette Chantal Spitz dont vous nous parlez tout le temps? Voici ce qu'en disait nos Etonnants voyageurs en 2012... c'est un bon départ pour vous faire une idée!
"Avec un franc-parler tranquillement corrosif, la tahitienne Chantal Spitz s’emploie à démolir le mythe du bon sauvage, décliné depuis Bougainville par tant d’Européens, écrivains, peintres ou photographes, venus en Polynésie chargés de leur fantasmes et de leur rêveries édéniques. Ses bêtes noires ? Pierre Loti et son livre Le mariage de Loti (1886), best-seller fondateur du mythe d’un peuple-enfant, innocent et immobile, dont les belles créatures languissent au bord des plages. Gauguin, dont les « sempiternelles mauvaises reproductions » s’étalent dans les échoppes pour touristes et dont le nom omniprésent « se confond avec les Marquises ». Enfin toute « la litanie colonialement correcte » de ceux qui se sont substitués aux noms de ses ancêtres.
Avec le peuple-enfant, le mythe de la vahiné, increvable, lui « colle à la peau comme ces étiquettes qu’on a beau mouiller frotter gratter écorcher qui restent toujours gluées à certains flacons ». Tout ce système de représentation, véritable « mythe-carcan », continue selon elle d’enfermer les descendants des peuples autochtones de Polynésie, les laissant « sans voix, sans consistance ».
Consciente du risque de succomber au mythe inverse de racines imaginaires, de « substituer à la mythologie forgée par le colonisateur une contre-mythologie », Chantal T. Spitz mène une réflexion critique radicale sur l’identité océanienne.
Née en 1954 à Papeete, elle est élevée à l’occidentale dans une famille bourgeoise, formant partie de l’aristocratie « demie » issue des unions entre les descendants des premiers colons et les filles des notables autochtones. Elle se détourne rapidement des auteurs français que lui impose le lycée pour découvrir les écrivains océaniens, sud-américains et plus largement toute les littératures issues des ex-colonies, avec lesquelles elle se sent une parenté : elle tire de ses lectures l’impression de faire corps « avec un corps de douleurs historiques ».
Je ne me sens pas liée aux pensants français sous prétexte de langue commune. Je me sens délibérément liée à tous les pensants colonisés à tous les sentants meurtris parce que leur histoire est la mienne leur déchirure est la mienne.
Jeune bachelière, elle ressent le besoin dans les années 1970 d’aller voyager dans le Pacifique Sud, sautant les frontières que la colonisation a tracées entre les peuples « cousins » d’Océanie. Engagée sur le front culturel, indépendantiste, elle participe également au mouvement anti-nucléaire né après les premiers essais français de 1966.
Refusant l’étiquette d’écrivain « à message », elle dit s’être tournée vers l’écriture dans « un acte de pur égoïsme », avec le sentiment d’un besoin absolu, vital. Son premier livre exutoire L’île des rêves écrasés, écrit dans une encre noire de colère, est un véritable pavé lancé dans les eaux turquoises de l’imagerie polynésienne. Tout à la fois salué et décrié, il marque la naissance d’un écrivain à la voix atypique, rageuse et poétique.
Pousuivant avec Hombo (2002) et Pensées inutiles et poétiques (2006) son oeuvre, elle participe à l’aventure de la revue littéraire Littérama’ohi, dont elle a pris la tête en 2007, avec l’objectif de faire connaître la variété, la richesse et la spécificité des auteurs contemporains de la Polynésie française.
En 2011, Chantal Spitz signe depuis Huahine, son « île sous le vent », Elles Terre d’enfance, un roman « à deux encres », largement autobiographique, qui fouille la mémoire d’un personnage double : Victoria, côté « papa’a » (européen), devient ‘Aiu, côté tahitien. Un texte de prose poétique, intime et douloureux, que rythment des grappes de verbes, d’adjectifs, de synonymes, comme si un mot seul ne suffisait jamais à rendre la nuance de la parole. Mariant sans vergogne le tahitien au français, ce texte déploie une langue singulière, chahutée par l’oralité, oublieuse de la ponctuation, foisonnante de néologismes."
En ce qui concerne ses livres vous n'aurez qu'à les achetez pour en savoir plus (c'est vrai quoi!!!)
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