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05/04/2016

Du beau le Samedi 9 avril 2016, à 18h30... venez écouter Sophie Hoarau nous dire "Stabat Mater Furiosa"...

Là, il faudra venir pour savoir le début

".....

et le bruit est venu par toute la terre

on a entendu le pas des hommes

et c’est un terrible symptôme n’est-ce pas !

on n’entend pas le pas de la foule le samedi dans les villes

sur les places publiques dans les marchés

on n’entend pas le pas d’un homme qui va à son travail

et quand un homme court vers ce qu’il aime c’est son souffle

qu’on entend

mais quand la foule des guerriers se met en chemin

c’est son pas d’abord qu’on entend

son pas qui martèle

oui les coups du marteau sur la terre

le pas qui frappe et qui dit je suis là je suis partout /

et comme les bêtes qui sentent de très loin venir l’incendie

chacun sent monter en lui l’écho sourd de ce pas

pas d’histoires tout le monde sait cela

tout le monde

même l’enfant nouveau né en a la mémoire

le bruit du pas des hommes de guerre

on sait cela en naissant comme

on sait la voix de sa mère et

...."

(là, il faut être venu pour savoir la suite!!!)

Ce samedi 9 avril 2016 à 18h30, invitation à venir entendre dire un texte puissant..."Stabat Mater Furiosa"....Un texte qui ne peut nous laisser indifférent surtout en ce moment.. Venez et vous comprendrez pourquoi je vous dis ça... De la pure poésie... Mais pas que!

Une mise en scène épurée... un face à face avec une actrice, sophie Hoarau (en première quasi mondiale!!!), qui nous vient en voisine de la Quincaill Compagnie (si certains ne connaissent pas encore, c'est l'occasion ..)

Merci de nous prévenir si vous comptez venir qu'on s'organise en appelant le 0298997258 ou en envoyant un mail.

Voici ce qu'en dit Sophie elle-même:

"En poésie (et en pas poésie), il y a ce qu’on lit en soi et que l’on garde en soi, comme un trésor. On s’amasse sa fortune intérieure. Quelque téméraire en cite parfois des bribes à partager. Mais il est rarement osé tout haut, le poème. Pourtant, si l’on en croit Paul Éluard,

« le poème est le plus court chemin d’un homme à un autre ».

Le poème dramatique Stabat Mater Furiosa est de ces trésors qui ne veulent pas se contenter de l’espace étroit de nos fors intérieurs. Ils frappent à nos bouches. Ils réclament nos voix. Ils nous intiment de brusquer l'impudeur de dire aux autres les mots qui nous bouleversent.

Cette « prière » d’une pour toutes et de toutes en une, cette prière profane et précieuse tendue à une fois pour toute faire taire l’indécente raison, le sérieux obscène de « l’homme de guerre », de sa parole et de son geste impitoyables, appelle toutes les voix, toutes les bouches.

« comme l’outre qui portait tous les vents d’Eole et qui s’ouvrit sur le déchaînement des tempêtes on a ouvert le sac de la guerre et tous les bruits se sont rués sur nous ! »

Sous l’avalanche perpétuelle de la guerre et de son vacarme en marche, rendre la vergogne au camp de la vie est ce que ce texte essentiel entreprend, sans laisser de prise au regard fuyant, à l’oreille distraite, à ce qui n’en pense pas moins.

« j’aime que la pierre roule dans la rivière et que cela fasse un bruit de clarinette »

Dans un dispositif scénique minimal, un pupitre et ses feuillets volants, une mise en lumière simple, il s’agira ici moins de chercher une incarnation de « celle qui refuse de comprendre » — la clarté, la vérité, l’intransigeance de la langue en sont chargées — que d’en explorer la matière poétique, sa respiration, sa fluctuation, les contrepoints qu’opère sans cesse l’affrontement des verbes de la vie et de la mort, et la tension soutenue sans appel d’un bout à l’autre de cette « prière ».

Avec ces mots qui demandent ce que c’est que

« d’être là pour que l’autre n’y soit plus », à voix vive et à cœur cru, être là pour que l’autre soit, « debout… dans la demeure splendide du paysage »

Sophie Hoarau, entrée dans le théâtre par son premier métier de costumière, diplômée de l’ENSATT (Rue Blanche), développe depuis une vingtaine d’années une pratique affirmée de compagnie. Installée dans le Finistère en 2002, elle y a travaillé entre autres auprès d’Éric Vigner au CDDB-Théâtre de Lorient ou de Frédérique Mingant et sa compagnie rennaise 13-10ème en Ut.

Depuis 2005 avec La Quincail’ Compagnie, elle commence à réaliser ses envies d'écriture et de mise en scène. En 2015, Projet Paul, conçu pour trois voix et deux mobiles géants autour de textes de Claude Roy, Paul Éluard et Jean Richepin, est sa première mise en scène en solo.

Le goût et la pratique de la lecture à haute voix traversent pour elle à présent la sphère de l’intime avec ce texte qui l’accompagne depuis longtemps."

 

 

 

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