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30/05/2007

Repaire le vendredi 8 juin 2007/ La souffrance au travail.

Comme prévu, le dernier repère de "là-bas si j'y suis" s'est déroulé le vendredi 8 juin sur le thème de "La souffrance au travail".

Fréquentation plus faible que d'habitude puisque vous avez été une vingtaine à venir échanger sur ce thème avec une forte délégation du collectif d'éducation populaire de Carhaix venue animer ce débat en nous faisant part des éléments qu'ils ont pu récupérer sur ce point dans le cadre d'un travail de collecte de témoignages.

Pourtant cette question ne laisse pas indifférente et a donné lieu à un débat ouvert et animé qui à permis d'avancer la réflexion sur cette question et sur la notion, très à la mode aujourd'hui, de la revalorisation du travail qui va certainement marquer de plus en plus notre quotidien, dans les années qui viennent.

Prochain débat prévu le vendredi 13 juillet sur le thème du nucléaire en général et de Brennilis en particulier. Nous sommes, à l'heure actuelle, à la recherche d'intervenants sur cette question. De plus amples informations dans un avenir proche.


En attendant quelques éléments de réflexion sur le thème de la souffrance au travail:


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Dans le but d'organiser le forum "Le travail dans tous ses états" qui s'est déroulé à Carhaix les 30 avril et 1er mai derniers, un collectif d'éducation populaire*, né en 2005, composé d’associations, de syndicats et de citoyen-nes a recueilli, pendant une année, différents témoignages et suscité des réalisations (théâtrales, vidéos, expositions de textes, chansons, photos, récits...) sur et autour du thème du travail en centre ouest Bretagne.

L'ensemble de cette démarche a permis, entre autre, de formuler des pistes d'action pour le collectif et de soulever, en particulier, la question des contraintes subies et des attentes très souvent déçues que l'on a vis-à-vis du travail qui apparaissent en tête des préoccupations parmi les sujets abordés auprès des interviewés.

La soirée du 8 juin à l'Autre Rive sera l'occasion de partager quelques éléments de cette collecte.

Ainsi, même si le travail est toujours perçu comme faisant partie intégrante de la vie en général, et des relations sociales, les jeunes générations nous ont semblé plus critique sur sa place et son statut, que les anciens entendus sur les marchés (qui remettent moins en cause le fait de travailler).

Le travail s'exprime souvent sous forme négative,  la plupart du temps, en terme de souffrance générale et diffuse, mais aussi de sentiment d’insatisfaction, d’évolution négative de ses conditions de réalisation, de rigidité et de hiérarchie, d'accélération du temps alors qu' « on met du temps pour faire »les choses.

Apparait donc un décalage entre la perception du travail et la prescription de son organisation et de sa réalisation,  comme une évolution négative (« avant on travaillait à son rythme ») pour la plupart des interviewés.

Par ailleurs, sont mises en avant les situations objectives de nuisance comme les accidents (parfois mortels) ou les maladies liées au travail (cas marqués dans les entreprises agroalimentaires du secteur : récits de maladies musculaires liées aux gestes répétés, manque de protection), mais aussi les mauvais traitements imposés par des supérieurs (insultes, menaces, pressions, critiques, reproches…) soutenus par des méthodes de management privilégiant la performance et la mise en concurrence entre salariés (qui perdent ainsi, petit à petit, leur collectif de travail et en arrivent à vivre de façon plus isolée et beaucoup plus subjective leurs situations)

· Mais surtout et de manière très étendue, c’est au travers du manque de reconnaissance et du sentiment d'injustice au travail, alors que les travailleurs s’impliquent et donnent toute leur énergie, que se manifestent la déception, la perte de sens, d'intérêt, et de légitimité du travail.

Se dessinent en contre-jour ce qu'il est attendu du travail: des relations humaines, sociales, du respect, du sens, de la satisfaction, de la créativité, de la liberté, de la qualité et aussi des rémunérations plus correctes (a fortiori quand les dividendes versés aux actionnaires explosent!).

D’où le choix pour certains, de chercher des alternatives à ce travail destructeur : vivre avec moins mais plus près de ses valeurs avec ce que cela suppose parfois du regard critique de la part des autres (les voisins qui jugent que « je ne travaille pas »), de dureté ( confort moindre) et de galère financière…

* (CLAJ, groupe local Attac, ULAMIR du Poher,  la FNATH, 36 ème Vue, l'Atelier (Café Image), La Caille qui rit, l'ADEC-FNCTA, les syndicats CGT, CFDT, SUD et des citoyen-nes)

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